Chevaux mutilés : La psychose est partie d’un mensonge

En 2020. Les éleveurs de chevaux sont aux aguets, les médias se sont emparés de l’affaire et même au plus haut sommet de l’état l’inquétude gagne. Une cellule d’investigation est lancée. Des dizaines de chevaux mutilés sont repérés un peu partout en France. En six mois, 500 cas sont recensés. On saura plus tard que seuls 80 d’entre eux sont d’origine humaine. Une véritable psychose règne parmi les propriétaires de chevaux. Certains vont même jusqu’à organiser de véritables milices pour traquer ceux qui pourraient s’en prendre à leurs équidés. On se promène fusil sous le bras….

Elle s’appelle Pauline. Elle a 23 ans. Les chevaux sont sa passion. Elle a même ouvert un refuge pour les équidés destinès à l’abattoir. Le « refuge de la dernière chance » est à Grèges, en Seine-Maritime.

Lorsque ce 6 juin 2020, la jeune femme découvre sa jument agonisante dans le pré, elle appelle la police en évoquant un drône qui survole son terrain et un homme qui rôde la nuit près de son enclos. Elle a parcouru internet et s’est aperçue que d’autres équidés ont subi des attaques. La police enquête mais ça ne donne rien. Deux semaines plus tard, Pauline se rend au siège du journal local avec des photos de sa jument sur une clef USB. Le sujet est intéressant. « Les informations Dieppoises » publient un article. Dans un même temps, Pauline crée une page Facebook pour que les victimes puissent s’exprimer. La page facebook connaît un succès sans précédent. La psychose s’installe. Le 25 juin, Pauline dépose plainte contre X pour « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal ». La folie médiatique s’est emballée. Pauline s’exprime d’une façon virulente :  » «Je n’ai qu’une envie, c’est de retrouver l’enfoiré qui a fait ça. »

Les choses ont été trop loin et Pauline va recevoir un violent retour de bâton. Elle disparaît des radars mais les gens commencent à épiloguer car Pauline a déjà fait parler d’elle mais pas en bien.

 Le 2 juin, son vétérinaire avait déjà alerté les autorités sanitaires car il jugeait qu’elle n’avait pas les moyens de garder autant d’animaux. Les chevaux étaient mal nourris et couverts de poux. Un contrôle devait être fait le 6 juin, jour de la mort de Lady. L’équarisseur qui était venu chercher les carcasses de trois chevaux morts en peu de temps avait lui aussi donné l’alerte. « Il faut arrêter les conneries et savoir de quoi meurent ces chevaux. »

Lorsque Pauline a découvert sa jument agonisante, ce qu’elle n’a pas dit, c’est qu’à ses côtés, il y avait Louna sa chienne malinoise la gueule ensanglantée. Louna qui a déjà attaqué des chevaux et qui a même mangé un chat. C’est pour sauver sa chienne que Pauline a lancé cette histoire de drône et d’individu qui rôdait autour de son enclos.

Au début de l’année 2021, Pauline est placée en garde-à-vue durant laquelle elle finira par avouer que son mensonge l’a dépassée mais aussi que sa volonté de sauver des chevaux de l’abattoir était à son niveau un rêve quasi irréalisable. En juin 2021, elle a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis pour mauvais traitements et dénonciation mensongère, assortie d’une interdiction de détenir un animal pendant trois ans, et d’exercer une profession en lien avec les chevaux. Une histoire dramatique qui a beaucoup inquiété le monde équestre et qui aurait pu entraîner un autre drame si un propriétaire émotif avait tiré sur un simple promeneur venu admirer ses chevaux.

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